LA SAMBA
Une coiffure de plumes, des talons vertigineux, de l'exubérance et de la vitalité. La samba, et bien c'est exactement ca !
C'est comme ces bonbons qui explosent sur la langue dès qu'on les met en bouche. C'est tout à fait ça la samba, une danse explosive. C'est aussi une danse culturelle et le symbole du Brésil. Et sa musique est le fruit de la rencontre de trois cultures différentes : les chansons portugaises, les rythmes africains et les danses rituelles frénétiques indiennes.
En 1502, les Portugais découvrirent un endroit d'Amérique du sud qu'ils appelèrent Rio de Janeiro ("la rivière de janvier"). Avec le développement de leur implantation, des esclaves en provenance de l'Angola et du Congo furent envoyés pour travailler à Bahia, dans le Nord-Est de ce qui allait devenir le Brésil. A l'origine, leurs rythmes africains servaient à implorer différents dieux (samba signifie "prier" ou "invoquer" son propre dieu ou saint), au moyen de danses telles que la caterete, la batuque et l'embolada. Par la suite, ces rythmes furent intégrés dans la musique latino-américaine. La batuque, dont les pas sont semblables au Charleston et dansés au rythme des battements de main et des percussions, devint tellement populaire que les autorités portugaises l'interdirent. En effet, ces danses des indigènes, qui demandaient un contact avec le nombril, représentaient un péché pour les Européens et étaient dont souvent interdites. Ces rythmes religieux africains ont amplement influencé la danse qui est pratiquées de nos jours. Le mot "samba" pourrait dériver du mot "zambo" qui désignait un enfant de père africain et de mère bantou servant à invoquer l'esprit des ancêtres.
Dans les années trente du XIXe siècle, une danse composite se développa, combinant les figures entrelacées des danses des Noirs africains avec les tours et les balancements des danses des peuples indigènes tels que les Lundu. Au fil du temps, on y inclut aussi les pas du carnaval. Bientôt, les danseurs adoptèrent la position des danses européennes et la haute société de Rio en fit la dernière danse à la mode, sous le nom de "zemba quecca" d'abord, puis de "mesemba" ensuite. Au début du XXe siècle, le "mesemba" se combina au "maxixe", une danse qui était déjà populaire en Europe et aux Etats Unis. Arrivé à Paris, il devint aussitôt la danse dernier cri. La samba d'aujourd'hui utilise d'ailleurs encore un pas appelé le "maxixe".
Dans l'Angleterre des années trente, on dansait une forme de samba appelée "carioca", qui fut introduite aux Etats Unis par Carmen Miranda en 1939. Cette années là , lorsque la samba fut dansée lors de l'exhibition mondiale de New York, elle connut immédiatement un succès phénoménal. Des films comme "Carioca", avec Fred Astaire et Ginger Rogers, et autres avec Carmen Miranda comme "Une nuit à Rio" sont aussi à l'origine de son énorme popularité. Dans ces années là , de nombreux musiciens latino-américains tels que Tito Puento popularisèrent en outre la musique de samba, rendant la danse encore plus allègre et pétillante. Un des meilleurs danseurs de samba en Angleterre fut Walter Laird qui contribua considérablement avec sa partenaire Lorraine au développement de la samba.
Comme le paso-doble, la samba est une danse progressive, et elle est pratiquée dans le monde entier aussi bien en compétition qu'en tant que danse de société. Et elle est bien entendu le point fort du carnaval de Rio, quand toutes les écoles de samba, fondées en 1928, paradent dans les rues avec leurs costumes extravagants.
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