LE CHARLESTONLe Charleston prend naissance dans la ville de Caroline, au sud des Etats Unis dans les années 1900. Il prend son essor à New York dans les rues de Harlem en 1920.Le Charleston se dansait sur une musique rapide et syncopée. Le couple, séparée, se faisait face. Le pas de base consistait à garder les genoux serrés et à envoyer alternativement le pied en l'air à l'extérieur en faisant pivoter pour place l'autre pied. Cela donnait au danseur ou à la danseuse un aspect anguleux très typique jamais vu sur une piste de danse jusque là : les pointes en dedans, les genoux cagneux, les talons en dehors, le tout en marquant un rythme élastique, les bras ballants, les coudes écartés. Dans un autre pas, le danseur ou danseuse, les pieds joints, les genoux pliés, ouvrait et fermait alternativement les genoux pendant que les mains appuyées sur ces genoux se croisaient et s'ouvraient. L'effet était burlesque et plus proche de la pantomime de clown que la danse de salon d'autrefois. C'est cela qui donnait au Charleston son charme non conformiste : genoux en dedans, pieds en porte manteau, bras, dégingandés, tout le contraire de ce qu'enseignait Vestris, modèle des danses de salon au début du XIXe siècle. Cette anti-danse de salon était bien dans l'esprit des années folles.Le Charleston arrive en FranceC'est en 1925 que les Français saisirent l'originalité de cette musique avec l'explosion de la Revue nègre au théâtre des Champs-Elysées. Dans ce spectable jouait Sydney Bechet, l'un des plus grands musiciens de jazz de la premières génération, et dansait une Joséphine Baker de dix sept ans. Paul Colin, peintre et affichiste, raconte en effet qu'elle lui fit : "Vêtue de guenilles, elle tenait du kangourou boxeur, de la femme caoutchouc et de la femelle de Tarzan. Elle se contorsionnait, louchait, se secouait, gonflait ses joues en traversant la scène à quatre pattes, son derrière mobile devenait le centre mouvant de ces extravagantes évolutions. Puis, nue, les reins ceinturés de plumes vertes, le crâne laqué de noir, elle soulevait les colères et les enthousiasmes". Joséphine Baker lança le Charleston en vedette, l'année suivante, aux Folies Bergères. Cette fille mince au corps de miel se trémoussant sur le rythme endiablé du Charleston sans souci apparent de beauté ou de sex appeal fut instantanément l'incarnation d'une femme nouvelle. La femme-jazz était née et le Charleston était lancé. Plus tard Joséphine déclara que le Charleston adopté par les français était assez loin de la danse d'origine. Quoi qu'il en soit, l'immédiat après-guerre avait trouvé sa danse.Quelques airs de Charleston sont venus jusqu'à nous : Charl'ston, Charl'ston et Yes, sir, that's my baby. Le année Charleston ne dura pas très longtemps, quelques années, car il n'était pas très gracieux, était difficile à apprendre et fatigant à danser. Mais il est resté la danse-symbole de ces années que les Américains appellent the Jazz Age. Vous voulez en savoir plus ? Alors découvrez ces ouvrages ... Annuaire des écoles de Charleston dans votre ville : |