LA JAVALa java est une danse vivante, amusante, parfois un peu osée mais qui ne devrait pas être oubliée dans la plupart de nos bals.La java est indissociable du musette. Rémi Hess, dans son important livre sur la valse, écrit en parlant du musette : "Mais quelles sont les composantes structurales ? Le musette émerge de plusieurs éléments. D'abord d'un instrument, l'accordéon. Ensuite d'un rythme dansé, le trois temps. Enfin d'un mode, le mineur".Deux danses font principalement partie du musette : la valse du même nom et la java.L'origine de ces deux danses est urbaine, populaire et de surcroit essentiellement parisienne. Au XIXe siècle, les Auvergnats géraient la quasi-totalité des bistrots et des cafés de Paris, la part restante revenait aux Savoyards. Les Auvergnats sont gais, sociables, aiment rire et s'amuser. A cette époque, les arrières-salles et leur établissements se transformaient en bal le samedi soir et le dimanche. La danse et la musique leur offraient le meilleur moyen d'extérioriser leur joie de vivre. On dansait au son de la cabrette et de la musette, ces deux instruments importés de leur Auvergne natale. Le trois temps constituait l'essentiel de la musique. La bourrée était également au programme et on ne saurait oublier que c'est aussi un trois temps. A la même époque, la valse viennoise faisait fureur dans les salons aristocrates : notamment dans les ambassades et dans les salons des grands bourgeois. Rarement une époque connut des fêtes aussi resplendissantes que sous Napoléon III. Les raouts qui s'y donnaient sont restés célèbres dans les anales mondaines. La guerre de 1870 vint jeter une ombre sur ces réjouissances. Si on dansait beaucoup dans les salons, on dansait tout autant dans les bals. Public différent, musique différente, rythme différent. D'un coté le peuple, de l'autre l'aristocratie. Deux mondes qui se côtoyaient et s'ignoraient... et qui cependant dansaient tous deux le trois temps, chacun ayant sa musique, son style et sa façon. Nous en étions là au début du siècle quand se produisit une immigration massive d'Italiens. Ils apportaient dans leurs bagages un instrument qui allait envoyer aux oubliettes la cabrette et la musette : l'accordéon. Cet instrument à lui tout seul remplace un orchestre. L'accordéon dans sa forme actuelle, dite chromatique, date de 1900. Jusqu'à cette époque, il existait à la campagne, notamment en Auvergne des accordéons diatoniques. Ils ne comportaient que sept sons de la gamme majeure sans demi-tons intermédiaires qui permettent des tonalités mineures. En cette fin du siècle, la vie était dure en Italie en raison d'une démographie galopante. Par contre, la France offrait des débouchés d'emplois qui n'existaient pas en Italie. Curieusement, on retrouvait chez les Italiens une mentalité proche de celle des Auvergnats dont la dominante était la gaieté latente. Ils devaient fatalement se retrouver mêlés dans les bals populaires à Paris. L'accordéon s'imposa d'emblée avec la musique à trois temps, omniprésente dans la valse musette et la java. Le terme "musette" surnagea pour désigner ces musiques alors que l'instrument allait rejoindre le musée des objets hors usage. Vous voulez en savoir plus ? Alors découvrez ces ouvrages ... Annuaire des écoles de Java dans votre ville : |